Les métiers du renseignement face à l'intelligence artificiel
- Songui SORO
- 23 janv. 2019
- 3 min de lecture
Les métiers du renseignement face à l'intelligence artificiel.

Utilisé en temps de paix ou dans un conflit, le renseignement qui pourrait être définit comme le management de l’information stratégique consiste à collecter, analyser, protéger et diffuser de l’information stratégique. Cette information peut porter sur les activités adverses, ses moyens, ses méthodes, son terrain mais aussi sur les activités internes afin de mieux maîtriser son environnement, l’influencer à sa guise.
Comme le dirait SUN TZU « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l'ennemi sera victorieux une fois sur deux. » Que dire de ceux qui ne se connaissent pas plus que leurs ennemis ?
Aujourd’hui, les méthodes et pratiques de gestion de l’information stratégique aussi vieilles que les métiers de renseignement sont impactées par l’intelligence artificielle.
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle (IA) ?
L'intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais pour Artificial Intelligence) consiste à mettre en œuvre un certain nombre de techniques visant à permettre aux machines d'imiter une forme d'intelligence réelle. L'IA se retrouve implémentée dans un nombre grandissant de domaines d'application.

Elle regroupe un ensemble de techniques telles que la Machine Learning, le Deep Learning, le computer vision, le Natural Language Processing.... Les géants américains du numériques comme IBM, Microsoft, Google, Facebook ou Amazon sont déjà prêts à capter ce marché.
Estimé à 1,2 trillion de dollars (soit 1200 Md$) en 2018, le marché mondial de l’IA devrait atteindre les 3,9 trillions de dollars en 2022, selon le cabinet Gartner.
IA au service du renseignement
L’IA, a la capacité de traiter des données de masse de tous genres et ce en un temps record. Elle peut être l’un des futurs outils privilégiés de l’agent de renseignement.
En effet 90% des informations exploitées par les services de renseignement (SR) proviennent de l’information dite blanche ou grise, ainsi dotés d’une IA, les missions des SR seraient optimisées, moins chronophages. En pratique, elle permettrait :
l’accès, l’analyse en temps réel aux informations de sources très variées (data visualisation);
le traitement de toute sortes de contenu en rendant lisibles et sous forme exploitables les données non-structurées (traduction automatique, recherche et analyse sémantique…);
la facilitation de la prise de décision par sa capacité à effectuer des analyses prédictives
Dans un monde en perpétuel conflit (guerre économique, politique, etc), la puissance se mesure dans l’aptitude à résoudre les problèmes complexes avant même qu’ils ne surviennent, la puissance se mesure dans l’anticipation donc dans la maîtrise de l’information. Pour les services qui en seront dotés, l’IA représentera un fort avantage concurrentiel, un moyen d’influencer et de diriger de main forte le monde
IA : menace pour les métiers de renseignement
L’émergence de l’IA divise les professionnels du renseignement donc de l’information en 2 catégories bien distinctes. D’un côté, ceux qui voient en l’IA une menace pour le métier et de l’autre ceux qui perçoivent une révolution voire une redynamisation de leurs métiers.
Pour la première catégorie, l’IA par sa capacité à visualiser, collecter, comprendre et traiter l’information, sera capable demain de fournir des analyses et prévisions pertinentes donc capable de remplacer un analyste.
Pour l’autre catégorie, l’état d’avancement actuel de l’IA est loin de remettre en question le métier d’analyste. En effet, l’IA malgré ses capacités est limitée dans l’analyse et le traitement des sujets complexes. Pour ces derniers, loin d’être une menace, elle représente une révolution, une opportunité pour maîtriser l’information, source de pouvoir pour toute organisation.
En tout état de cause, la croissance actuelle de l’intelligence artificielle met en évidence des problématiques de réorganisation des activités des SR mais surtout des questions de sécurité en termes d’utilisations malveillantes de l’IA.










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