La digitalisation comme moyen de développement des pays d'Afrique : Cas de la Côte d’Ivoire

La digitalisation est un terme lié à la numérisation, elle désigne un phénomène lié aux nouveaux usages des consommateurs et aux nouveaux objets qui impactent directement les modèles d’entreprises et d’organisations actuels.

La digitalisation offre des opportunités de croissance

Les attentes et comportements des clients ont été transformés par le digital. En effet, à l’heure actuelle, les utilisateurs souhaitent plus de simplicité et des services accessibles et délivrés rapidement. Ils veulent des informations claires et pertinentes sur les caractéristiques d’un produit et son prix. Enfin et surtout, ils cherchent des services innovants et personnalisés en phase avec leur époque. Ces attentes sont les mêmes, peu importe l’industrie de services, y compris les services publics.

Le Digital accélère le développement de l’Afrique

Comme mentionné par le SENAT français dans l’un de ses rapports en 2013, l’Afrique est « Le plus grand réservoir de main d’œuvre et de consommateurs du monde »

Selon un rapport de la Banque mondiale, publié en 2018, 6 des 10 pays à la plus forte croissance en 2018 sont africains.

Quoi de mieux que ce potentiel du continent africain pour attirer les principaux géants du digital à savoir les «GAFAM» (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et susciter la création des réseaux communautaires locaux Eskimi, Bandeka (Ghana et Nigéria) ou réseaux sociaux locaux MXit (Afrique du Sud).

L’Afrique tend vers une transformation structurelle de taille et bascule depuis quelques années d’une économie d’exportation vers une économie de consommation. La croissance y est pour beaucoup d’après divers économistes, il semblerait qu’à l’horizon 2020, la relève économique sera prise par l’Afrique de l’Ouest avec le Ghana , la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui enregistrent respectivement en 2018 des taux de croissances les plus fortes avec 8,3%; 7,2% et 6,9%.

Les premières briques de transformation déjà en place

Au-delà des secteurs innovants, l’Afrique subsaharienne passe également le cap des innovations digitales en matière de réseaux sociaux. Et les chiffres le prouvent, selon le rapport 2017 de l'Union internationale des télécommunications, les jeunes africains (15-24 ans) représenteraient ¼ des utilisateurs d'Internet dans le monde. Ils représenteraient 20,1% de la population mais constituent 37% des usagers de la toile.

D’ailleurs la Banque Mondiale dans son rapport de 2015 notait 60 millions de connectés par jour sur Facebook, sur le continent africain.

Et ce n'est que le début : à l'horizon 2025, c'est près de la moitié de la population africaine qui sera connectée. Des préalables qui permettent aux autorités africaines d'envisager avec beaucoup d’espoir l'avenir numérique.

L’accessibilité à l’information devrait détruire non seulement les barrières, mais aussi, révolutionner les secteurs d’activités (Banque, Finances, Assurance, Télécoms…).

Prendre part au défi ivoirien et contrôler les dérives

A travers ces chiffres et prédictions, l’Afrique renforce son image de terre d’opportunité.

Certes la croissance n’est pas synonyme de développement, mais les indicateurs de ce dernier évoluent en ce sens. Il ne faut donc pas s’arrêter là. Le continent doit optimiser l'utilisation de ces nouveaux outils pour accélérer son développement.

En prenant en exemple la Côte d’Ivoire qui depuis des années, repose son succès sur l’agriculture, un moyen de pérenniser ce succès a été et sera la modernisation de ce secteur. Et il faudrait aller encore plus loin et s’adapter au nouveaux moyens numériques. (repenser le système agricole, de sa production à sa consommation, en passant par sa distribution).

Il faudra également encourager les initiatives locales visant à créer du lien et des projets dans les secteurs liés à l’éducation, la santé, la culture et les réseaux sociaux « made in Africa » qui deviennent de précieux et puissants outils de communication et de développement.

Au-delà des apports non négligeables de la digitalisation et la croissance, il ne faudra pas perdre de vue la sociabilité et la réduction des inégalités.

Il revient donc à tous de trouver le juste milieu entre la place de l’humain (car l’Afrique reste attachée aux valeurs sociales), et la digitalisation liée aux outils et aux pratiques d’entreprises.